Menaces
L’anguille était jadis un des poissons les plus abondants des cours d’eau et des lacs d’Europe. Sa descendance migrait dans les embouchures des fleuves par bancs gigantesques. Les descriptions de ces énormes masses visqueuses et grouillantes sonnent comme une littérature d’horreur.
Aux Pays-Bas et autres pays de la côte on fertilisait les champs en utilisant cette abondance illimitée venue de la mer. En France et dans la péninsule Ibérique, les civelles étaient considérées comme un mets exceptionnel : elles étaient attendues avec force appétit et célébrées lors de fêtes bien arrosées. Les hommes inclinent à la déraison et à la myopie lorsqu’ils sont confrontés à d’abondantes ressources …
Même après mille kilomètres vers l’amont du Rhin et après un voyage de plusieurs années, l’arrivée des jeunes anguilles était un spectacle extraordinaire. Des milliers de petits « serpents d’eau » se tortillaient le long des berges de leur nouvelle patrie.
Les causes de la forte régression des captures d’anguilles observée dans toute l’Europe (plus de 50% chez les anguilles argentées et 95% chez les civelles), s’appliquent aussi à de nombreuses autres espèces de poissons.
Menacée d'extinction - Les causes
descendance migrait dans les embouchures des fleuves par bancs gigantesques. Les descriptions de ces énormes masses visqueuses et grouillantes sonnent comme une littérature d’horreur.
Aux Pays-Bas et autres pays de la côte on fertilisait les champs en utilisant cette abondance illimitée venue de la mer. En France et dans la péninsule Ibérique, les civelles étaient considérées comme un mets exceptionnel : elles étaient attendues avec force appétit et célébrées lors de fêtes bien arrosées. Les hommes inclinent à la déraison et à la myopie lorsqu’ils sont confrontés à d’abondantes ressources...
Même après mille kilomètres vers l’amont du Rhin et après un voyage de plusieurs années, l’arrivée des jeunes anguilles était un spectacle extraordinaire. Des milliers de petits « serpents d’eau » se tortillaient le long des berges de leur nouvelle patrie.
Les causes de la forte régression des captures d’anguilles observée dans toute l’Europe (plus de 50% chez les anguilles argentées et 95% chez les civelles), s’appliquent aussi à de nombreuses autres espèces de poissons.
1. Obstacles : les barrages érigés pour l’utilisation intensive de la force hydraulique ont créé d’innombrables obstacles qui entravent ou rendent même impossible les migrations des anguilles mais aussi d’autres espèces de poissons dans un système fluvial.
2. Surpêche : De mémoire d’homme, l’anguille a toujours été une proie convoitée a tous ses stades de croissance. Cela a fortement amoindri le nombre d’individus capables de se reproduire. En réaction, depuis 2007 la capture d’anguilles a été fortement limitée ou interdite dans l’espace de l’UE.
3. Prédateurs : Les oiseaux piscivores comme le cormoran ou le héron adorent l’anguille. Ella possède le format idéal pour être engloutie sans peine même lorsqu’elle atteint un gros calibre. Cela s’applique également pour les poissons prédateurs. Le brochet et le sandre chassent occasionnellement l’anguille avec une agressivité impressionnante. Un rôle menaçant mais encore peu étudié est joué par le silure, qui a clairement profité du réchauffement climatique et s’est largement propagé dans de nombreux cours et plans d’eau.
4. Contamination des eaux : Les déversements par négligence ou conscients, qui sont monnaie courante dans les régions où se pratique l’agriculture intensive (lisier !), tuent beaucoup de poissons et notamment les anguilles qui sont particulièrement vulnérables.
5. Pollution chronique des eaux: La multitude de substances chimiques (pesticides, résidus de médicaments) qui se retrouvent dans l’eau, entraînent des risques sanitaires notamment pour des poissons vivant longtemps comme l’anguille. La crainte majeure chez l’anguille concerne toutes les substances qui se stockent dans la graisse corporelle et dont le métabolisme s’active dès que ces réserves sont utilisées, à savoir durant la migration ou lors de la reproduction.
6. Changement climatique : Le réchauffement quantifiable des eaux suisses et la modification de leur régime d’écoulement ont une multitude d’impacts sur les poissons. Ils ne sont pas tous négatifs. Ainsi, dans beaucoup de cours d’eau et de lacs la production de biomasse augmente. L’apport amélioré de nourriture mène à des populations plus robustes. Parmi les évolutions les plus dangereuses on trouve l’augmentation des mortalités piscicoles causées par le réchauffement des eaux, la propagation de nouveaux agents pathogènes ainsi que, du point de vue de l’évolution biologique, la mutation inhabituellement rapide de la faune et la flore aquatiques.