Les pêcheurs s’engagent pour une eau saine
Le 10 juin 2017, l’Assemblée des délégués de la Fédération Suisse de Pêche à Altendorf à adopté à l’unanimité une résolution contre l’influence néfaste sur les rivières et les lacs des pesticides issus de l’agriculture.
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Pourquoi la FSP soutient-elle ces initiatives ?
L’agriculture actuelle, avec une utilisation excessive de pesticides et d’antibiotiques et des cheptels démesurés d’animaux, menace l’environnement et finalement nous aussi. Les initiatives en cours indiquent une nouvelle voie au profit de nos lacs et cours d’eau, notre santé mais aussi pour l’avenir de notre agriculture.
valable pour les deux initiatives
Pourquoi la FSP soutient-elle les deux initiatives ?
L’agriculture actuelle, avec une utilisation excessive de pesticides et d’antibiotiques et des cheptels démesurés d’animaux, menace l’environnement et finalement nous aussi. Les initiatives en cours indiquent une nouvelle voie au profit de nos lacs et cours d’eau, notre santé mais aussi pour l’avenir de notre agriculture.
valable pour les deux initiatives
Laquelle des deux initiatives est la meilleure ?
Il s’agit de deux initiatives dont les exigences se complètent partiellement, mais qui présentent aussi des différences.
L’initiative des pesticides veut interdire l’utilisation des pesticides de synthèse ainsi que l’importation de denrées produites avec ces substances.
L’initiative sur l’eau potable est plus complète. Elle englobe d’une part tous les pesticides (mais aussi les substances toxiques qui sont utilisées en agriculture bio), mais aussi l’utilisation prophylactique des antibiotiques ainsi qu’un un élevage adapté au terroir où les animaux sont nourris uniquement avec le fourrage produit dans l’exploitation. Ces trois aspects influencent largement l’environnement et la qualité de l’eau.
L’approche de l’initiative est libérale, puisqu’elle prévoit que les exploitations qui ne se conforment pas à ces prescriptions, soient exclues d’une part considérable des paiements directs (pas d’interdiction).
Il est probable que si les deux initiatives aboutissent, les Chambres fédérales vont élaborer un contre-projet équilibré.
Valable pour les deux initiatives
Les initiatives sont trop extrêmes
Non. Une agriculture durable en Suisse est possible.
Selon l’article 104 de la Constitution fédérale, la politique agricole est tenue d’encourager de manière efficace une agriculture durable. Cela a été fait de manière très insuffisante jusqu’à aujourd’hui. Aucun des objectifs environnementaux agricoles, qui concrétisent le droit en vigueur, n’ont été atteints par l’agriculture suisse durant les 20 dernières années, malgré des aides étatiques très élevées en comparaison internationale. Cela s’explique, entre autres, par des paiements directs non conformes aux objectifs fixés. Une grande part des paiements directs offrent des incitations pour une agriculture non durable. Les initiatives font pression sur la politique agricole pour répondre enfin aux défaillances constatées jusqu’à nos jours.
Les deux initiatives sont réalistes. Ce que 6'000 agriculteurs bio et de nombreux autres arrivent à faire avec des exploitations performantes sans pesticides, les autres pourront aussi le réaliser.
A l’avenir ils seront soutenus spécifiquement pour ce faire.
Valable pour les deux initiatives
Lien :
Le Conseil fédéral critique : l’agriculture n’atteint de loin pas ses objectifs environnementaux : https://www.pronatura.ch/news-fr/items/le-conseil-federal-confirme-que-lagriculture-natteint-de-loin-pas-ses-objectifs-environnementaux
Les initiatives sont contre les agriculteurs
Non. Elles sont utiles à nos paysans. La demande en denrées produites de manière durable augmente constamment. Des produits bio sont même importés afin de couvrir la demande intérieure. Si nous saisissons cette opportunité nous n’abandonnerons pas cette branche à l’étranger.
La qualité plutôt que la quantité constitue l’avenir et une chance pour l’agriculture suisse.
Les produits issus d’une agriculture durable et sans pesticides ont un net avantage commercial non seulement en Suisse, mais ils ouvrent aussi des chances d’exportation à un bon prix dans un marché globalisé.
Si les agriculteurs persistent dans la voie actuelle, elle conduira à moyen terme à la disparition de l’agriculture suisse, car le contribuable n’est plus prêt à payer pour des agriculteurs qui nuisent à l’environnement et à nous-mêmes.
Valable pour les deux initiatives
Liens :
ch braunvieh : L’agriculture bio a le vent en poupe (en allemand) www.bioaktuell.ch/fileadmin/documents/ba/medienspiegel/medienspiegel-2017/2-februar-2017/chbv_stierenauswahl_2017-02-28.pdf
Lait bio – une denrée rare (en allemand) https://www.bauernzeitung.ch/news-archiv/2017/biomilch-ein-knappes-gut/
Qui achète des aliments bio en Suisse ? : https://www.agrarforschungschweiz.ch/artikel/2014_09_f_2002.pdf
Tages- Anzeiger : Le Bio suisse vient souvent aussi de l’étranger (en allemand) : https://www.tagesanzeiger.ch/wirtschaft/auch-schweizer-bio-kommt-oft-aus-dem-ausland/story/27608897
Les exigences compromettent la production agricole et l’approvisionnement indigène de la population suisse.
La production agricole n’est menacée par aucune des initiatives.
L’abandon des pesticides ne menace la sécurité alimentaire ni en Suisse ni dans le monde.
L’ampleur actuelle de la production de viande en Suisse n’est possible que grâce à des importations massives de fourrage et n’a aucun lien avec une agriculture durable liée au sol. Au contraire, elle est fortement dépendante de l’étranger et menacée en Suisse par la multitude de problèmes environnementaux provoqués par l’excès de produits phytosanitaires.
Pesticides : dans les pâturages, qui représentent plus des quatre cinquièmes des terres cultivables en Suisse, les initiatives n’auront en aucun cas d’effets négatifs sur les rendements. Et même sur les importantes terres cultivables et les cultures spéciales, la production sans pesticides n’aura pas d’effets négatifs ou uniquement négligeables sur les rendements. Pour les autres cultures, comme par exemple le colza, il existe en revanche encore des besoins de recherche et développement afin de pouvoir assurer une stabilité des rendements et garantir de bonnes récoltes aussi sans pesticides. La recherche concernée a été fortement négligée jusqu’à nos jours, ce qui doit changer grâce aux initiatives.
Le cas échéant, les initiatives ne devraient provoquer globalement qu’un recul minime des rendements. Les leviers significatifs pour l’amélioration de la sécurité alimentaire et pour la réduction des importations ne résident pas uniquement dans des rendements aussi élevés que possible, mais surtout dans la réduction de l’énorme gaspillage alimentaire du champ à l’assiette, qui représente actuellement plus de 30%. Une réduction substantielle de ces pertes est possible et peut diminuer nos importations de manière nettement plus élevée, plus efficace et plus rentable qu’une agriculture intensive basée sur une utilisation massive de pesticides.
Une méthode de production durable requiert moins d’énergie et d’eau, émet moins de gaz à effet de serre et augmente la fertilité naturelle des sols.
Ainsi, elle augmente la sécurité alimentaire, au lieu d’accroître progressivement les menaces sur cette dernière par une agriculture trop intensive.
Les initiatives aident à stopper la perte en biodiversité et à réduire largement l’accumulation de produits chimiques agricoles, d’engrais et d’antibiotiques dans les sols et les eaux.
Valable pour les deux initiatives
Liens :
WWF Gaspillage alimentaire : www.wwf.ch/fr/savoir/consommation/manger_boire/gaspillage_alimentaire/
Un expert des Nations Unies dénonce le “mythe” soutenant que les pesticides sont nécessaires pour nourrir la planète :www.liberation.fr/planete/2017/03/10/non-les-pesticides-ne-sont-pas-necessaires-pour-nourrir-la-planete_1554538
Déclaration de Berne : Une agriculture durable sans usage intensif de pesticides : https://www.publiceye.ch/fr/themes-et-contexte/agriculture-et-biodiversite/pesticides/solution-une-agriculture-durable-sans-usage-intensif-de-pesticides/
Tous les agriculteurs seront-ils obligés de produire Bio ?
Non. Ce qui est exigé c’est une production respectueuse de l’environnement largement exempte de pesticides, sans utilisation abusive d’antibiotiques et basée sur du fourrage renouvelable produit sur place. L’agriculture bio a des exigences plus élevées, par exemple une mise en œuvre au niveau de l’ensemble de l’exploitation.
Les agriculteurs suisses utilisent-ils plus de produits phytosanitaires que ceux des pays étrangers ?
A ce sujet il n’existe malheureusement pas d’affirmations sûres à cause de bases de données très lacunaires. Par contre, ce que l’on peut dire avec certitude c’est que la Suisse fait partie des pays dont l’agriculture utilise des quantités particulièrement élevées de pesticides. Et cela est inacceptable pour un pays qui investit de l’argent public pour une agriculture durable à des niveaux plusieurs fois supérieurs que tous les pays environnants.
Les consommateurs s’attendent à ce que les denrées agricoles suisses soient produites de manière tout aussi durable que celles qui sont importées de l’étranger. Et pour cela ils ont prêts à payer un prix plus cher. L’agriculture utilise notamment la production durable presque toujours comme un argument publicitaire important (par ex. la publicité actuelle pour la viande et les légumes). Jusqu’à présent il manque la preuve par les actes, et beaucoup de promesses faites aux consommateurs manquent d’une base factuelle.
Une étude de l’Office Fédéral de l’Environnement (OFEV) calcule 4,5 kg par hectare et par année (surfaces agricoles utiles (SAU), prairies exclues (prairies en CH =68% des SAU) pour la Suisse, contre seulement respectivement 2,4 et 2,7 kg pour l’Autriche et l’Allemagne.
L’objectif de la Confédération de réduire l’utilisation de pesticides à 1500 tonnes/an n’a jamais été atteint – depuis 20 ans l’utilisation est stable à nettement plus de 2000 tonnes. Le budget agricole n’est manifestement pas attribué efficacement par l’Office Fédéral de l’Agriculture (OFAG).
Les initiatives revendiquent un tournant de la politique agricole qui distribue enfin de l’argent là où il est prévu, selon les buts fixés par la Constitution et la Confédération : à savoir en faveur d’une agriculture durable. Presque aucun autre pays ne dispose d’aussi bonnes conditions pour être à l’avant-garde au sujet de l’utilisation des pesticides et pour démontrer comment il est possible de produire des aliments sans une utilisation permanente de substances toxiques pour l’environnement.
Valable pour les deux initiatives
Lien :
Comparaison des normes environnementales dans le droit agricole de l’UE et d’états membres sélectionnés de même qu’en Suisse (en allemand) : www.agrofutura.ch/sites/default/files/aktuell/schlussbericht_umwelt_und_tierschutz_in_der_landw_13822.pdf
Les produits phytosanitaires ne sont pas toxiques car les producteurs de produits phytosanitaires doivent recevoir une autorisation pour ceux-ci par un organisme public.
C’est tout simplement faux. Beaucoup de produits phytosanitaires sont hautement toxiques. Leur utilisation n’est admise que dans le respect de conditions déterminées.
Les homologations sont délivrées sur la base de documents qui sont remis par les fabricants. Les programmes d’essai n’intègrent pas les conditions dans des écosystèmes complexes. Ils ne permettent pas de prouver l’innocuité pour l’homme et les animaux. L’effet cocktail de toxiques, mais aussi les combinaisons de divers pesticides, qui se retrouvent dans nos eaux et notre nourriture, n’est d’ailleurs pas encore du tout élucidé.
Les documents d’homologation se réfèrent toujours à une seule et unique substance, les dérivés et les combinaisons avec d’autres substances ne sont pas pris en compte. Les essais utilisés comme référence sont contestables à cause des différentes espèces d’animaux de laboratoire et des tests effectués dans des environnements standardisés. Ils ne prennent pas en considération de possibles effets à long terme dans un écosystème aussi complexe que nos lacs et cours d’eau.
L’estimation du danger pour l’environnement et dans l’alimentation ne prend en compte d’aucune manière les effets du « cocktail de toxiques » - pour chaque substance ne s’applique qu’une valeur limite unique. Les valeurs limites sont ainsi reprises sans distinction par l’UE.
L’homologation ne donne donc aucune garantie pour des pesticides « sûrs », ni pour l’environnement, ni pour les personnes. En cas de risques inconnus c’est le principe de précaution qui prévaut : lorsqu’une production sans utilisation ou avec un minimum de pesticides est possible (c’est démontré par 6000 agriculteurs bio), cela devient un devoir.
Valable pour les deux initiatives
Liens :
Valeurs limite légales pour les pesticides dans l’alimentation – Tout est sûr ? : https://www.greenpeace.ch/fr/communiques/nouvelle-etude-de-greenpeace-les-valeurs-limites-des-pesticides-ne-garantissent-aucune-securite/
Accumulations multiples de pesticides chez l’homme et dans l’environnement (en allemand) : https://www.greenpeace.de/sites/www.greenpeace.de/files/Mfb_1.pdf
L’agriculture intensive et l’épandage de pesticides nuisent-ils aux poissons ?
Oui - mais la plupart du temps indirectement. Les mortalités sont rarement aigües, mais l’alimentation de base des poissons est réduite ou anéantie.
Les concentrations de pesticides dans les eaux sont souvent au-dessus des valeurs limite. Dans beaucoup de lacs et cours d’eau de Suisse se trouvent simultanément plus de 100 pesticides. Par conséquent, l’ensemble de la faune et de la flore, et particulièrement les insectes, sont manifestement atteints dans de nombreuses eaux superficielles. Comme les insectes et leurs larves constituent plus de 70% de la nourriture des poissons, moins de poissons peuvent grandir.
Liens :
Plus de 100 pesticides dans les cours d’eau (EAWAG) : library.eawag.ch/eawag-publications/openaccess/Eawag_08434.pdf
Le pêcheur à la mouche : de quoi vivent les poissons (en allemand) : www.der-fliegenfischer.de/beitraege/10_26_26+27+28+32_froehlich_naehrtiere.pdf
OFEV : Biodiversité en Suisse : https://www.bafu.admin.ch/bafu/fr/home/themes/biodiversite/publications/publications-biodiversite/biodiversitaet-schweiz-zustand-entwicklung.html
Science : Où sont passés tous les insectes ? (en anglais) : www.sciencemag.org/news/2017/05/where-have-all-insects-gone
Vidéo : Nos insectes vont mal (en allemand) : https://www.facebook.com/QuarksundCo/videos/10159014797730564/
Même la production biologique ne peut se faire sans produits phytosanitaires
Ces affirmations sont fondamentalement correctes. Le nombre de produits dans l’agriculture bio est cependant très restreint et leur utilisation est subordonnée à des conditions sévères.
L’initiative sur l’eau potable inclut aussi l’utilisation des bio-pesticides problématiques (contrairement à l’initiative sur les pesticides qui voudrait bannir uniquement les toxiques chimiques de synthèse). Toutefois, il s’agit uniquement d’un tout petit nombre de substances/groupes de substances qui se résument au cuivre (fongicide), à la Pyréthrine et au Neem (2 insecticides). L’agriculture bio est cependant sur le point de renoncer progressivement à ces substances en recherchant des possibilités de substitution. De plus, de telles substances problématiques sont déjà aujourd’hui utilisées en toutes petites quantités dans l’agriculture bio comme dans l’agriculture conventionnelle.
En résumé : l’agriculture bio est aussi dans l’obligation d’aborder la discussion sur les pesticides. Mais elle est déjà aujourd’hui largement plus proche d’une agriculture exempte de toxiques que ne l’est l’agriculture conventionnelle, qui répand à grande échelle et parfois massivement dans les paysages ouverts des toxiques pour l’environnement et les personnes, de manière standardisée et souvent sans nécessité.
Valable pour les deux inititatives
Lien :
Bio Suisse : https://www.bio-suisse.ch/fr/davantagedebio-moinsdepesticides.php
Le plan d’action de la Confédération „visant à la réduction des risques et à l’utilisation durable des produits phytosanitaires“ règle ce problème de manière suffisante
Le plan d’action proposé par la Confédération est insuffisant. Il vise une réduction marginale de l’utilisation des pesticides. Beaucoup de mesures efficaces ne sont même pas prises en compte dans l’intention de ménager l’agriculture afin qu’elle modifie le moins possible ses pratiques.
Les recherches ont démontré qu’avec des mesures appropriées l’utilisation de pesticides pourrait déjà être réduite de 40-50% à court terme. L’objectif à long terme doit être une production durable, orientée vers le marché et largement exempte de pesticides.
La charge administrative et les coûts qui résultent de la mise en œuvre des dispositions compliquées à foison du plan d’action sont énormes ; tout cela pour donner quelques tours de vis ici où là et « d’optimiser » de quelques pourcent l’utilisation des pesticides. De plus les expériences montrent que la plupart des directives de la Confédération sont très difficilement contrôlables ou ne seront tout simplement pas contrôlées. Le scandale valaisan des pesticides n’a montré que le sommet de l’iceberg. Il n’y a qu’une seule voie sûre, peu coûteuse et efficace : se débarrasser complètement à moyen terme des pesticides et trouver des alternatives. Car des alternatives existent. Par ailleurs, cette voie comprend précisément la politique agricole élaborée par la Confédération elle-même : les pesticides ne devraient être utilisés que selon les prestations écologiques requises (PER) qu’en dernier ressort, à savoir lorsque toutes les autres mesures échouent (pyramide phytosanitaire). La pratique de l’agriculture est cependant aujourd’hui complètement différente. Presque tous les pesticides sont répandus de manière standardisée selon des plans d’épandage prédéfinis. La Confédération devrait donc déjà aujourd’hui n’effectuer plus aucun paiement direct.
Soutenu par de nombreuses organisations, le plan de réduction des pesticides de Vision Landwitschaft montre clairement la voie. A moyen terme, un large renoncement aux pesticides est faisable, c’est pourquoi la FSP soutient les deux initiatives.
Valable pour les deux initiatives
Lien :
Plan suisse de réduction des pesticides, VISION LANDWIRTSCHAFT mai 2016 : www.visionlandwirtschaft.ch/downloads/planreductionpesticides_suisse.pdf
Des zones libres de produits phytosanitaires le long des eaux de surface s’appliquent déjà légalement.
Oui – mais elles ne sont souvent pas respectées et les cantons ne les contrôlent que trop peu voire pas du tout.
Des zones libres de produits phytosanitaires ont bel et bien été définies mais ne sont qu’insuffisamment voire pas du tout contrôlées (exemple : le Valais). De plus, lors d’épandages par hélicoptère, une forte dissémination est la règle. Il est évident que les zones définies sont insuffisantes pour protéger les eaux et notre eau potable : les valeurs limites sont régulièrement dépassées dans nos lacs et cours d’eau.
Détourner le regard au sujet du respect des lois est une tradition dans le système agricole suisse. C’est du poison pour son meilleur atout : la confiance des consommateurs et des contribuables.
Valable pour les deux initiatives
Liens :
VISION LANDWIRTSCHAFT
Respect des lois et agriculture : la culture du détour du regard (en allemand) : www.visionlandwirtschaft.ch/de/newsletter/aktueller-newsletter/
Vidéo - article : Les vignerons pulvérisent du poison – les autorités regardent ailleurs (en allemand – épandages par hélico en Valais) : www.srf.ch/news/schweiz/winzer-spruehen-gift-die-behoerden-schauen-weg
Vidéo – article : Des taux de pesticides inquiétants dans les cours d’eau suisses, même là où les paysans respectent les règles (en allemand) : https://www.srf.ch/news/schweiz/pestizide-im-wasser-behoerden-nehmen-hohes-risiko-in-kauf
Contrairement au territoire national, les produits phyto-sanitaires seront simplement utilisés à l’étranger, ce qui conduit à un transfert des problèmes environnementaux à l'étranger.
Faux - une Suisse libre de pesticides serait un précurseur pour une nouvelle agriculture durable au niveau international.
D’une part nous ne devrons pas importer un kilo supplémentaire car, par une réduction du gaspillage alimentaire, nous pourrons compenser (voire même surcompenser) d’éventuelles pertes de production qui résulteraient d’une interdiction des pesticides. D’autre part les consommateurs et les commerces ont les moyens de veiller à ce que les denrées alimentaires importées soient issues d’une production durable. C’est ainsi que Migros a fait la promesse d’appliquer d’ici à 2020 les plus hauts standards suisses de protection des animaux également à tous les produits étrangers. Le même principe peut aussi s’appliquer à l’utilisation des pesticides. De plus, l’initiative contre les pesticides interdit explicitement l’importation d’aliments produits au moyen de pesticides. Avec l’importation de denrées alimentaires produites de manière durable, la Suisse a une grande influence sur la manière dont elles seront produites à l’étranger, et peut contribuer bien au-delà de ses frontières à la réduction de l’utilisation des pesticides.
Valable pour les deux initiatives
Devons-nous compter avec une augmentation du prix des denrées alimentaires ?
Les denrées produites durablement sont donc aujourd’hui notamment plus chères car des filières commerciales particulières (séparation avec les produits conventionnels) ainsi que l’emballage de vente finale (grossistes) sont nécessaires. Avec une production durable étendue à tout le pays, ces éléments de renchérissement seront supprimés. En outre, les éventuels surcoûts ou pertes de recettes des paysans seront indemnisés via des paiements directs, ainsi les produits alimentaires ne seront pas plus chers.
Par exemple, les paiements directs, jusqu’ici forfaitaires ou dispensés sans contrepartie, seront à l’avenir utilisés pour une production exempte de pesticides ; et les paysans qui respecteront les directives recevront nettement plus d’argent.
Il sera ainsi possible de produire sans pesticides sans que les prix des denrées alimentaires augmentent. C’est exactement ce qui est déjà aujourd’hui prévu dans la Constitution fédérale, mais qui n’est pas mis en pratique dans la politique agricole.
Valable pour les deux initiatives
Le tourisme d’achat va augmenter fortement
Le tourisme d’achat pourrait même se faire dans la direction opposée si la Suisse arrive à offrir des produits de haute qualité et exempts de pesticides. La tendance « santé » et le pouvoir d’achat qui lui est associé n’ira qu’en augmentant.
Valable pour les deux initiatives
Que signifie le terme «usage prophylactique d’antibiotiques»?
L’usage prophylactique signifie que l’on administre préventivement des antibiotiques sans que l’animal ne soit véritablement malade. C’est le cas aujourd’hui, où des antibiotiques sont habituellement administrés dans certaines situations, comme par exemple lorsque de nouveaux animaux sont mis à l’étable. C’est dangereux car lorsque les animaux sont vraiment malades, les antibiotiques ne sont plus efficaces car les bactéries développent une résistance. C’est aussi dangereux pour l’homme car les résistances sont transmissibles et les antibiotiques deviennent inefficaces lorsque nous tombons malades.
Jadis les infections étaient la cause de mortalité la plus fréquente. La découverte des antibiotiques a donc permis de sauver la vie de beaucoup de personnes et d’animaux.
Les bactéries peuvent cependant se défendre – elle développent des stratégies qui leur permettent de survivre malgré les antibiotiques : les résistances. Par l’utilisation massive d’antibiotiques, se sont développées des bactéries antibio-résistantes, qui ont été déclarées comme « la plus grande menace pour la santé de la population en Suisse » par la Commission fédérale d’experts pour la sécurité biologique. Il s’agit dans ce cas d’une menace multiple car ces bactéries multi résistantes peuvent se propager via les eaux mais également à travers la nourriture. Plus de 300 personnes sont décédées en Suisse en 2016 car plus aucun antibiotique ne pouvait les aider face à une infection.
La production de viande et de lait de l’agriculture suisse est soumise toujours plus à la pression des rendements élevés et en paie un lourd tribut. Aujourd’hui l’élevage d’animaux en Suisse utilise environ 42 tonnes d’antibiotiques par an.
Les animaux et les hommes sont fondamentalement en bonne santé. Mais lorsque nous sommes stressés, les défenses de l’organisme diminuent. Comme les milliers d’agriculteurs déjà acquis au développement durable ont pu le démontrer, l’usage prophylactique d’antibiotiques est inutile pour le maintien du bien-être animal et une gestion adaptée. L’initiative sur l’eau potable demande donc que les exploitations agricoles qui font de l’élevage avec un usage prophylactique des antibiotiques ou dont le système de production rend nécessaire l’administration régulière d’antibiotiques, soient exclues des paiements directs.
Exemple : les vaches doivent régulièrement avoir des veaux pour pouvoir fournir du lait. Ces jeunes bêtes sont ensuite achetées par des éleveurs, transportées et à nouveau rassemblées dans des groupes d’engraissement. Cela provoque du stress. De plus, en même temps que les bêtes, des bactéries proviennent de plusieurs fermes. Cela aboutit très souvent à des maladies qui sont combattues avec l’administration prophylactique d’antibiotique. Divers exemples démontrent que ces prises d’antibiotiques sont superflues lorsque la gestion est modifiée (par ex. élever les veaux dans leur propre ferme) ou lorsque l’atmosphère de l’étable et l’hygiène sont améliorés.
De nos jours déjà, la moitié des veaux sont élevés sans utilisation prophylactique d’antibiotiques – cela peut se faire aussi pour l’autre moitié.
L’initiative sur l’eau potable exige donc que les agriculteurs qui, après 10 ans, utilisent encore des antibiotiques prophylactiques, ne puissent plus obtenir de paiements directs.
Valable pour les deux initiatives
Liens :
Commission fédérale d’experts pour la sécurité biologique : www.efbs.admin.ch/fileadmin/efbs-dateien/dokumentation/Ansichten/Ansichten_der_EFBS_zu_Antibiotikaresistenzen_F_November_2014.pdf
Schweiz am Wochenende : Germes résistants: les infections prennent l’ascenseur (en allemand) : https://www.schweizamwochenende.ch/nachrichten/resistente-keime-infektionen-steigen-auf-hoechststand-131069564
Watson : Les germes tueurs se promènent, les hôpitaux tirent la sonnette d’alarme (en allemand) : www.watson.ch/Schweiz/Wirtschaft/143814986-Die-Killerkeime-gehen-um-%E2%80%93-Spit%C3%A4ler-schlagen-Alarm
Der Spiegel : Davantage de morts par les germes que par le cancer (en allemand) : Multiresistente Keime : Mehr Tote durch Keime als durch Krebs
SRF : Veaux aux antibiotiques (en allemand) : www.srf.ch/wissen/natur-umwelt/kaelber-auf-antibiotika
SRF : Netz Natur : Antibiotiques dans l’élevage d’animaux : danger par une porte dérobée (en allemand) : Antibiotika in der Tiermast : Gefahr durch die Hintertür
Si l’initiative sur l’eau potable était acceptée, les animaux malades ne pourraient-ils plus être traités avec des antibiotiques ?
Faux. Ne sera interdite que l’utilisation préventive (prophylactique) des antibiotiques. Après le diagnostic d’un vétérinaire, les animaux malades pourront naturellement être traités.
Un diagnostic fiable et un examen de l’efficacité doivent dans tous les cas avoir lieu avant toute administration d’antibiotiques.
Les autorités et de nombreux paysans mettent tout en œuvre pour diminuer l’utilisation d'antibiotiques.
Les paiements agricoles doivent être aménagés de façon que les
rapports négatifs disparaissent – et que le comportement conforme au bien-être des animaux soit récompensé (les veaux ne font pas partie du marché aux bestiaux).
Mais les paysans qui, en l’espace de 10 ans, lorsque la longue période transitoire des exigences de cette initiative sera échue, n’auraient pas tout mis en œuvre pour optimiser l’élevage et la gestion de leurs animaux afin que les prises d’antibiotiques ne soient plus que l’exception, nous ne voulons plus les soutenir avec l’argent de nos impôts.
Les antibiotiques sont des remèdes et doivent pouvoir agir en tant que tels en cas d’urgence - chez les personnes et les animaux. La protection des animaux est aussi la protection des personnes.
Valable pour l'initiative pour une eau potable propre
Links:
Nationale Strategie Antibiotikaresistenzen (StAR)
Merkblatt Antibiotika reduzieren - Biosuisse
www.bio-suisse.ch/media/Produzenten/merkblatt_antibiotika_d_version_20.12.2016_web_def.pdf
L’initiative sur l’eau potable demande que les cheptels soient adaptés à la base fourragère – qu’est-ce que cela signifie ?
Le nombre d’animaux doit être réduit dans une mesure qui permette de les nourrir uniquement avec le fourrage produit dans le pays.
Dans beaucoup de régions de Suisse il se produit très largement plus de lisier et de fumier que les surfaces agricoles sont capables d’accepter. En 2016 il a même fallu exporter du lisier. Des effectifs excessifs d’animaux d’élevage en sont la cause. Afin de pouvoir les approvisionner en fourrage, la Suisse « cultive » autant de terres agricoles à l’étranger que celles dont elle dispose sur le territoire national. Plus d’un million de tonnes de fourrage est importé en Suisse, et cela augmente d’année en année. Ces aliments pour animaux, comme le soja, sont par exemple produits au Brésil où des forêts tropicales sont déboisées. Une grande partie des nitrates issus du lisier et du fumier et d’autres substances problématiques pénètrent dans les sols et dans les eaux et donc aussi dans notre eau potable.
Migros a fait la promesse que dès 2020 elle n’importera que de la viande d’animaux élevés selon les standards de production suisses. Aussi longtemps que nous consommerons davantage de viande que celle que nous pouvons produire sur notre propre sol, c’est raisonnablement la seule solution durable.
Valable pour l'initiative pour une eau potable propre
Liens :
SF DRS (en allemand) : Gigantesque redistribution de lisier et de fumier Gigantische Umverteilung von Gülle und Mist
OFEV : Impact des cheptels volumineux : L’élevage intensif de poulets dévore le paysage : https://www.bafu.admin.ch/bafu/fr/home/themes/agriculture/agriculture--dossiers/magazine-environnement-agriculture-alimentation/impact-des-cheptels-volumineux--lelevage-intensif-de-poulets-dev.html
Viande : sous l'étiquette "Suisse" ne reste plus grand chose de Suisse (en allemand) : www.visionagriculture.ch/fr/newsletter/newsletter-archives/
Cela veut-il dire que je devrai manger moins de viande ?
Non, il n’y a aucune prescription à ce sujet. La consommation est toutefois régulièrement en recul, car de plus en plus de personnes reconnaissent qu’elles préfèrent consommer moins de viande mais de qualité puisque produite de manière durable en Suisse. En retour, les eaux et l’environnement seront préservés et nous pêcheurs pourrons, de temps à autre, capturer et savourer un poisson.
Du point de vue de l’environnement, l’importation de viande, par ex. le bœuf argentin, peut être aussi respectueuse de l’environnement et des animaux que la production en Suisse à partir de fourrage importé.
Valable pour l'initiative pour une eau potable propre
sera constamment complété